jeudi 16 janvier 2014

Un Président pour les patrons... mais pour les travailleurs ?

Le président François Hollande a été très clair ce mardi durant sa conférence de presse : les orientations qu’il donne à sa politique sont parfaitement libérales et antisociales, et répondent aux vœux du MEDEF. Même l’UMP applaudit à ces perspectives !

Solidaires 56 réagit au lendemain de cette déclaration, car les salariés de notre département vont être rapidement impactés par des décisions qui ne créeront malheureusement pas l’emploi tant attendu, ni ne réduiront les inégalités auxquelles notre département n’échappe pas.

Dans ces orientations, pas question de progrès, de protection  sociale, ni de pouvoir d’achat, encore moins de répartition plus juste des richesses. Les intérêts et la prise en compte des difficultés croissantes des salariés, des fonctionnaires, des privés d’emplois, des plus précaires n’y sont pas.

Le début du quinquennat a été marqué par des mesures économiquement inefficaces et socialement injustes : exemption pour le patronat du paiement des cotisations sociales de la branche famille (35 milliards d’euros), fausse remise à plat fiscale, développement de nouveaux contrats de grande précarité (contrats d’avenir, célébrés en grande pompe notamment à Lanester)…

Celles annoncées lors de la conférence de presse vont encore plus loin :

· Avec le pacte de responsabilité, le patronat paiera moins de cotisations sociales, et les salariés devront en régler la facture : car la baisse des dépenses publiques entraîne la dégradation de la redistribution sociale (dont la sécurité sociale) et des services publics. Parler de contreparties à ces largesses (en termes d’emplois ou de salaires) est un mensonge : depuis des décennies les gouvernements successifs ont multiplié les exonérations de cotisations sociales pour le patronat, et le chômage ne cesse d’augmenter. Car ce ne sont pas l’emploi ni les salaires qui ont gagné, mais la sphère financière, la rémunération du capital. C’est la raison première du désastre humain, social et économique que subissent, particulièrement en Bretagne, les salariés des grandes entreprises comme des petites, les chômeurs, les jeunes en formation, les retraités. Solidaires 56 combat cette politique libérale, qui progressivement détruit tout ce qui reste de garanties et de protection sociales, diminue la part des richesses produites en faveur des salaires, permet de licencier sans entrave comme le permet la loi mal nommée de « Sécurisation de l’emploi ».

· En Bretagne, les salariés se sont mobilisés massivement pour s’élever contre les plans de licenciement d’entreprises agro-alimentaires, contre les difficultés sociales et environnementales que connaît le territoire, contre la poursuite insensée d’un modèle libéral impitoyable. Que répond le président ? Il refuse de s’attaquer à la question essentielle du coût du capital (dividendes, optimisation, évasion et fraude fiscales, délocalisations, spéculation financière, système bancaire, etc.), il tourne le dos à une politique de transformation économique, sociale, écologique, nécessaire notamment dans notre région, et qui doit rompre avec le libéralisme.

· Les services publics vont être gravement impactés. Pour financer le cadeau au patronat, il faut supprimer 50 milliards d’euros de dépenses publiques. Or la dépense publique, c’est  du service aux citoyens, de l’investissement, de la protection sociale... Pour Hollande, il faut donc restreindre tout cela, alors que c’est un élément moteur de la cohésion sociale. De plus, le Président de la République a fermé la porte à tout espoir de progrès social pour les fonctionnaires. Dans notre département, cette restriction est déjà à l’œuvre, par exemple dans les Finances Publiques ou à Météo France :

  •    La Direction générale des finances publiques (DGFiP) a perdu 30 000 emplois entre 2002 et 2014. Elle ne peut faire face à ses dépenses de fonctionnement. Avec une telle réduction des moyens, comment faire croire que l’administration peut bien accueillir et accompagner le public, lutter efficacement contre la fraude, conseiller les collectivités locales dans de bonnes conditions ? La Direction départementale des finances publiques du Morbihan n’est pas épargnée : elle perd 24 emplois en 2014, après en avoir perdu 32 en 2013, 26 en 2012, 23 en 2011. Depuis 2003, 227 emplois ont été détruits. Solidaires Finances Publiques 56 se bat contre cette casse organisée poursuivie par un gouvernement prétendument « de gauche ».
  •    Le Centre départemental Météo de Vannes est dans la tourmente. Sa fermeture est programmée pour 2015, alors que son activité est plus que jamais essentielle : lors des intempéries de la  fin 2013 et du début 2014, les agents ont été fortement sollicités et impliqués lors des prises de décisions concernant la sécurité des personnes et des biens. Avec Solidaires Météo, premier syndicat, ils doivent maintenant se battre pour  le maintien  de cette  entité  de  MétéoFrance sur le sol morbihannais, indispensable  en  cas  de  crise,  toujours disponible et connaissant parfaitement le département.

·  Enfin, la hausse de la TVA est au cœur de cette injustice sociale. Le collectif "STOP TVA", qui regroupe déjà une vingtaine d’organisations, partis politiques, syndicats, association, et dont fait partie Solidaires, a lancé officiellement aujourd’hui sa campagne contre cette  hausse et pour une fiscalité juste, écologique et solidaire.

Solidaires 56 appelle à la construction de mouvements sociaux d’ampleur pour exprimer plus fortement, dans les entreprises, les services et les localités, le refus de la politique antisociale du gouvernement. Pas question d’accompagner cette contre-réforme !

Et, avec le collectif Stop TVA, Solidaires 56 travaille à la construction d’une campagne de terrain dans le Morbihan. D’ores et déjà une journée nationale de mobilisations et manifestations est programmée, le 8 février, dont une manifestation à Paris. 

Une pétition, qui a déjà réuni près de 11 000 signatures, est aussi en ligne


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