dimanche 22 juin 2014

Lettre ouverte à M Lebranchu lors de sa visite à Lorient


Lorient, le  20 juin 2014
            
                                                                                               Madame Lebranchu
                                                                                      Ministre de la Décentralisaion et
                                                                                                 de la Fonction Publique
 Lettre ouverte                                                                      

Objet : Rencontre du vendredi 20 juin 2014 :
            

Madame la Ministre,

1462, 1462€ ; c'est ce chiffre, cette somme qui nous amène à solliciter votre bienveillante attention dés le début de cette lecture.
1462€ c'est désormais le revenu mensuel d'une infirmière en début de carrière, donc contractuelle et ce, durant plus de cinq ans à l'hôpital de Lorient.
1462€ mensuels, voilà Madame ce que vous accordez à cette infirmière, après lui avoir supprimé une prime de 38 € depuis le premier juin 2014 à l'hôpital de Lorient.
1060€, en n'espérant ne pas vous ennuyer par une petite série de chiffres, c'est ce que vous reprenez, désormais, au changement à l'échelon 6 d'une IDE, 880 pour une autre, à un autre échelon etc...

Les Aides-soignants ne se plaignent pas d'être les oubliés, 14€ de prime supprimés pour les contractuels, toujours depuis le premier juin et, pour les titulaires, une contribution, tout comme pour les IDE à chaque changement d'échelon.

Ici, si vous y parvenez, nous vous témoignons de notre gratitude a avoir résisté à la lassitude que vous pourriez très légitimement éprouver  à cette énumération et nous ne solliciterons plus de votre bienveillance qu'un instant, pour évoquer les personnels techniques et ceux des secrétariats médicaux et administratifs, mis également à contribution.

Une autre conséquence de cette mesure et non des moindre, c’est un impact direct sur les retraites, équivalent à une de nos dernières réformes des retraites. Une infirmière nouvellement embauchée devra travailler quatre ans de plus pour parvenir a l’actuel échelon de départ en retraite de sa consœur, en plus d’une perte que nous estimons à 10 000€ sur l’ensemble de la carrière. Conséquences identiques pour chacun des autres grades mais dans leur proportion.

Nous avons déjà eu à nous adresser à Madame Marisol Touraine et à Madame Najat Vallaud-Belkacem (cf. : courriers joints) lors de leurs déplacement au CHBS, pour dénoncer  « la destruction de toute règle de droit du travail », « la grave dégradation que nous connaissons concernant la prise en charge du patient, conséquence de notre situation financière… » et, des conséquences directes sur la santé des agents, personnel féminin pour une grande majorité et qui subit un vieillissement régulier, conséquence des dernières réformes des retraites.
Aujourd’hui, les agents hospitaliers essuies une attaque que la droite la plus « décomplexée » n’avait jamais osé et ces coups viennent de vous et de votre politique, Madame la Ministre.
Notre syndicat fait toujours attention à ne pas s’inscrire dans le champ du politique et nous resterons dans ce courrier sur nos misions de défense des intérêts particuliers et collectifs des salariés.

C’est dans ce cadre que nous nous vous exprimons notre analyse, partagée avec notre premier Ministre, oui « la gauche peut mourir ». Pas seulement la gauche « pragmatique » qu’incarne votre gouvernement mais toute la gauche que vous entrainez par votre politique vers un abime.
Les agents du CHBS ont déjà fait le constat que la gauche était rentrée en coma, personnels soignants avant tout, nous lui accorderons tout notre dévouement et nous serons à son chevet mardi 23 septembre 2014 au ministère de la santé avec les « Hôpitaux en lutte contre l’austérité ».
Nous sommes persuadés de pouvoir sortir le patient de sa léthargie, l’administration en trithérapie de courage politique avec  une dose conséquente de sens de la justice sociale, associée à la volonté de « le changement c’est maintenant », devrait, nous en sommes persuadés, y parvenir.
Il appartiendra ensuite au patient de suivre la prescription et, de veiller à ne pas retomber dans les travers qui auront bien failli lui être fatals, les accointances avec la grande finance et ses amitiés avec le patronat.      

Dans l’attente de notre rencontre, vendredi 20 juin 2014, je vous prie de croire,  Madame la Ministre, à l’assurance de toute ma considération.


                                                                                               
                   Marc KLANEC
                   Secrétaire  Sud santé Sociaux  du Morbihan