mercredi 15 janvier 2014

Plus de porcs, plus... d’écologie ?





Les élevages porcins de Bretagne, dont la taille n’a cessé d’augmenter et qui sont fortement polluants, doivent-ils encore croître ? Oui, a décidé le ministre de... l’Ecologie, dans un décret relevant le seuil d'autorisation des élevages industriels de porcs publié au Journal Officiel le 27 décembre 2013, et l’Union syndicale Solidaires 56 dénonce avec fermeté cette décision grandement irresponsable.

Depuis le 1er janvier, les élevages de 450 à 2000 porcs ne nécessitent plus d’autorisation préalable, laquelle n’est délivrée qu’après enquête sur l’impact environnemental. Seul un simple enregistrement en préfecture suffit. Exit, la contrainte écologique !


Le gouvernement parle de simplification administrative. Solidaires 56 préfère dire les choses clairement : on étend le permis de polluer ! Selon les pollueurs, l’écologie est une charge inacceptable, et la simplification les en délivre.

Le décret répond aux désirs des promoteurs d’une agriculture productiviste, d’un système industriel insensé, qui fonce droit dans le mur, et dont les conséquences sociales et environnementales sont particulièrement graves en Bretagne.





Prétendument, les porcheries de taille moyenne, victimes de la crise, ne peuvent tenir. Selon ces promoteurs, l’agrandissement serait une nécessité, et pour ce faire il faut faciliter autant que possible les extensions et créations de grands élevages, en supprimant les contraintes administratives « trop lourdes ».

L’Union syndicale Solidaires 56 sait à quel point la crise est vive dans le monde agricole et agro-alimentaire. Les récents plans sociaux d’entreprises basées en Bretagne l’ont cruellement rappelé.

Mais le modèle de développement que le gouvernement continue à soutenir est à rebours des choix à faire. C’est une fuite en avant, qui conduira au développement d’usines d’animaux toujours plus grandes, toujours plus polluantes, nécessitant toujours moins d’emplois. On comptabilisait 6 personnes à plein temps pour 1 000 porcs en 1988, il n’en fallait plus que 3 en 2000, et la situation s’est même aggravée depuis : il ne reste que 22000 exploitations aujourd’hui en France, contre 59000 en 2000...

D’ailleurs, le gouvernement renie ses engagements : il valide dans ce décret ce que réclamait le député Marc Le Fur en 2010, qui avait proposé pendant l'examen du projet de loi sur la modernisation de l'agriculture un amendement relevant les seuils, et qu’avait combattu... l’opposition d’alors, dont le PS...

Solidaires a maintes fois dénoncé, notamment dans le cadre du CESER de Bretagne où il siège, les choix aberrants du modèle productiviste agricole breton et la prolifération des algues vertes qui en est la conséquence, et dont il faut sérieusement supprimer les causes.

Alors qu’il existe des modèles alternatifs qui permettent de créer de l’emploi dans le monde agricole, de développer des filières de qualité (avec le retour au sol des animaux), de limiter de manière très significative les pollutions, le gouvernement a décidé d’enfoncer encore un peu plus le monde paysan dans la crise et l’impasse.


Pour l’Union syndicale Solidaires 56, ce ne doit pas être une fatalité. Solidaires 56 s’associe aux démarches engagées pour s’opposer à l’application d’un décret particulièrement dévastateur en Bretagne, et poursuit son engagement pour que puissent se développer d’autres voies paysannes.

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