Le
président François Hollande a été très clair ce mardi durant sa conférence de
presse : les orientations qu’il donne à sa politique sont parfaitement
libérales et antisociales, et répondent aux vœux du MEDEF. Même l’UMP applaudit
à ces perspectives !
Solidaires 56 réagit au lendemain de
cette déclaration, car les salariés de notre département vont être rapidement
impactés par des décisions qui ne créeront malheureusement pas l’emploi tant
attendu, ni ne réduiront les inégalités auxquelles notre département n’échappe
pas.
Dans
ces orientations, pas question de
progrès, de protection sociale, ni de
pouvoir d’achat, encore moins de répartition plus juste des richesses. Les
intérêts et la prise en compte des difficultés croissantes des salariés, des
fonctionnaires, des privés d’emplois, des plus précaires n’y sont pas.
Le
début du quinquennat a été marqué par des mesures économiquement inefficaces et
socialement injustes : exemption pour le patronat du paiement des
cotisations sociales de la branche famille (35 milliards d’euros), fausse
remise à plat fiscale, développement de nouveaux contrats de grande précarité
(contrats d’avenir, célébrés en grande pompe notamment à Lanester)…
Celles
annoncées lors de la conférence de presse vont encore plus loin :
· Avec le pacte de responsabilité, le patronat
paiera moins de cotisations sociales, et les salariés devront en régler la
facture : car la baisse des dépenses publiques entraîne la dégradation de
la redistribution sociale (dont la sécurité sociale) et des services publics.
Parler de contreparties à ces largesses (en termes d’emplois ou de salaires)
est un mensonge : depuis des
décennies les gouvernements successifs ont multiplié les exonérations de
cotisations sociales pour le patronat, et le chômage ne cesse d’augmenter. Car ce ne sont pas l’emploi ni les salaires
qui ont gagné, mais la sphère financière, la rémunération du capital. C’est
la raison première du désastre humain, social et économique que subissent,
particulièrement en Bretagne, les salariés des grandes entreprises comme des
petites, les chômeurs, les jeunes en formation, les retraités. Solidaires 56 combat
cette politique libérale, qui progressivement détruit tout ce qui reste de
garanties et de protection sociales, diminue la part des richesses produites en
faveur des salaires, permet de licencier sans entrave comme le permet la loi
mal nommée de « Sécurisation de l’emploi ».
· En Bretagne, les salariés se sont mobilisés
massivement pour s’élever contre les
plans de licenciement d’entreprises agro-alimentaires, contre les difficultés
sociales et environnementales que connaît le territoire, contre la poursuite
insensée d’un modèle libéral impitoyable. Que
répond le président ? Il refuse de s’attaquer à la question essentielle du coût du capital
(dividendes, optimisation, évasion et fraude fiscales, délocalisations, spéculation
financière, système bancaire, etc.), il tourne le dos à une politique de
transformation économique, sociale, écologique, nécessaire notamment dans notre
région, et qui doit rompre avec le libéralisme.
· Les services publics vont être gravement impactés. Pour financer le cadeau au patronat, il faut
supprimer 50 milliards d’euros de dépenses publiques. Or la dépense publique, c’est du service aux citoyens, de
l’investissement, de la protection sociale... Pour Hollande, il faut donc
restreindre tout cela, alors que c’est un élément moteur de la cohésion
sociale. De plus, le Président de la République a fermé la porte à tout espoir
de progrès social pour les fonctionnaires. Dans
notre département, cette restriction est déjà à l’œuvre, par exemple dans les
Finances Publiques ou à Météo France :
- La Direction générale
des finances publiques (DGFiP) a perdu 30 000 emplois entre 2002 et 2014. Elle
ne peut faire face à ses dépenses de fonctionnement. Avec une telle réduction des moyens, comment faire croire que
l’administration peut bien accueillir et accompagner le public, lutter
efficacement contre la fraude, conseiller les collectivités locales dans de
bonnes conditions ? La Direction départementale des finances
publiques du Morbihan n’est pas épargnée : elle perd 24 emplois en 2014, après en
avoir perdu 32 en 2013, 26 en 2012, 23 en 2011. Depuis 2003, 227 emplois ont
été détruits.
Solidaires Finances Publiques 56 se bat contre cette casse organisée poursuivie
par un gouvernement prétendument « de gauche ».
- Le Centre départemental Météo de Vannes
est dans la tourmente. Sa fermeture est programmée pour 2015, alors que
son activité est plus que jamais essentielle : lors des intempéries de la fin 2013 et du début 2014, les agents ont
été fortement sollicités et impliqués lors des prises de décisions concernant
la sécurité des personnes et des biens. Avec Solidaires Météo, premier
syndicat, ils doivent maintenant se battre pour le maintien de cette entité
de MétéoFrance sur le sol
morbihannais, indispensable en cas
de crise, toujours disponible et connaissant
parfaitement le département.
· Enfin, la hausse de la TVA est au cœur de cette
injustice sociale. Le collectif "STOP TVA", qui
regroupe déjà une vingtaine d’organisations, partis politiques, syndicats,
association, et dont fait partie Solidaires, a lancé officiellement aujourd’hui
sa campagne contre cette hausse et pour
une fiscalité juste, écologique et solidaire.
Solidaires 56 appelle à la construction
de mouvements sociaux d’ampleur pour
exprimer plus fortement, dans les entreprises, les services et les localités,
le refus de la politique antisociale du gouvernement. Pas question d’accompagner cette contre-réforme !
Et, avec le collectif Stop TVA, Solidaires 56 travaille à la construction
d’une campagne de terrain dans le Morbihan. D’ores et déjà une journée nationale de mobilisations et manifestations est
programmée, le 8 février, dont une
manifestation à Paris.
Une pétition, qui
a déjà réuni près de 11 000 signatures, est aussi en ligne