Lorient, le 20 juin 2014
Madame
Lebranchu
Ministre de la Décentralisaion et
de la Fonction Publique
Lettre ouverte
Objet : Rencontre du
vendredi 20 juin 2014 :
Madame la Ministre,
1462, 1462€ ;
c'est ce chiffre, cette somme qui nous amène à solliciter votre bienveillante
attention dés le début de cette lecture.
1462€ c'est désormais
le revenu mensuel d'une infirmière en début de carrière, donc contractuelle et
ce, durant plus de cinq ans à l'hôpital de Lorient.
1462€ mensuels, voilà
Madame ce que vous accordez à cette infirmière, après lui avoir supprimé une
prime de 38 € depuis le premier juin 2014 à l'hôpital de Lorient.
1060€, en n'espérant
ne pas vous ennuyer par une petite série de chiffres, c'est ce que vous
reprenez, désormais, au changement à l'échelon 6 d'une IDE, 880 pour une autre,
à un autre échelon etc...
Les Aides-soignants
ne se plaignent pas d'être les oubliés, 14€ de prime supprimés pour les
contractuels, toujours depuis le premier juin et, pour les titulaires, une
contribution, tout comme pour les IDE à chaque changement d'échelon.
Ici, si vous y
parvenez, nous vous témoignons de notre gratitude a avoir résisté à la
lassitude que vous pourriez très légitimement éprouver à cette énumération et nous ne solliciterons
plus de votre bienveillance qu'un instant, pour évoquer les personnels
techniques et ceux des secrétariats médicaux et administratifs, mis également à
contribution.
Une autre conséquence
de cette mesure et non des moindre, c’est un impact direct sur les retraites,
équivalent à une de nos dernières réformes des retraites. Une infirmière
nouvellement embauchée devra travailler quatre ans de plus pour parvenir a
l’actuel échelon de départ en retraite de sa consœur, en plus d’une perte que
nous estimons à 10 000€ sur l’ensemble de la carrière. Conséquences
identiques pour chacun des autres grades mais dans leur proportion.
Nous
avons déjà eu à nous adresser à Madame Marisol Touraine et à Madame Najat
Vallaud-Belkacem (cf. : courriers joints) lors de leurs déplacement au
CHBS, pour dénoncer « la destruction de toute règle de droit du
travail », « la grave dégradation que nous connaissons
concernant la prise en charge du patient, conséquence de notre situation
financière… » et, des conséquences directes sur la santé
des agents, personnel féminin pour une grande majorité et qui subit un
vieillissement régulier, conséquence des dernières réformes des retraites.
Aujourd’hui, les agents hospitaliers essuies une attaque que la
droite la plus « décomplexée » n’avait jamais osé et ces coups
viennent de vous et de votre politique, Madame la Ministre.
Notre syndicat fait
toujours attention à ne pas s’inscrire dans le champ du politique et nous
resterons dans ce courrier sur nos misions de défense des intérêts particuliers
et collectifs des salariés.
C’est dans ce cadre que
nous nous vous exprimons notre analyse, partagée avec notre premier Ministre,
oui « la gauche peut mourir ». Pas seulement la gauche
« pragmatique » qu’incarne votre gouvernement mais toute la gauche
que vous entrainez par votre politique vers un abime.
Les agents du CHBS ont déjà
fait le constat que la gauche était rentrée en coma, personnels soignants avant
tout, nous lui accorderons tout notre dévouement et nous serons à son chevet
mardi 23 septembre 2014 au ministère de la santé avec les « Hôpitaux en
lutte contre l’austérité ».
Nous sommes persuadés de
pouvoir sortir le patient de sa léthargie, l’administration en trithérapie de
courage politique avec une dose
conséquente de sens de la justice sociale, associée à la volonté de
« le changement c’est maintenant », devrait, nous en sommes persuadés,
y parvenir.
Il
appartiendra ensuite au patient de suivre la prescription et, de veiller à ne
pas retomber dans les travers qui auront bien failli lui être fatals, les accointances
avec la grande finance et ses amitiés avec le patronat.
Dans l’attente de notre rencontre, vendredi 20 juin 2014, je
vous prie de croire, Madame la
Ministre, à l’assurance de toute ma considération.
Marc KLANEC
Secrétaire Sud santé Sociaux
du Morbihan
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire