Contre la loi
Travail et son monde, toutes et tous ensemble le 15 septembre
Appel
à la grève : RASSEMBLEMENT LORIENT COSMAO DUMANOIR 10H30
Déjà
six mois de lutte
Six mois se sont
écoulés depuis la première journée de mobilisation du 9 mars
dernier. Un mouvement social d’ampleur s’est construit contre la
loi travail et ce malgré l’entêtement du gouvernement et la
répression policière : pas moins de vingt journées de
grève inter-professionnelle avec des centaines de milliers de
personnes dans les rues, des centaines d’actions de blocage
économique, des occupations de place avec « Nuit debout »
dans la plupart des villes du pays, des assemblées générales
interprofessionnelles, etc.
L’ensemble des
secteurs, public et privé, a participé à la lutte contre cette
loi signant un recul social sans précédent : lycéen-ne-s
et étudiant-e-s, salarié-e-s, chômeurs/euses, précaires,
intermittent- e-s, travailleurs/euses des raffineries, cheminot-e-s,
dockeurs/euses, éboueurs/euses, etc.
49.3
x3
Le gouvernement a
joué le passage en force en utilisant l’article 49.3 à trois
reprises pour faire accélérer l’adoption de cette loi
réclamée par le MEDEF et applaudie par les syndicats
« réformistes » CFDT, UNSA et CGC.
Malgré sa
promulgation le 9 août, la campagne de désinformation qui a
marqué la fin de l’année scolaire et les miettes lancées pour
démobiliser certains secteurs, la détermination des opposant-e-s
à cette loi n’a pas faibli
Que
dit la loi travail dans les grandes lignes ?
Le temps
de travail : si
les 35 heures demeurent la référence légale, l’aménagement
dérogatoire est devenu la règle. La loi peut être supplantée
par des « petites lois » au niveau des entreprises
ou d’une branche. C’est ce qui s’appelle l’inversion de la
hiérarchie des normes.
Le Code
du travail : d’ici
à deux ans il va être réécrit par une commission. Avec cette
inversion de la hiérarchie des normes, les accords de branches ou
d’entreprises vont pouvoir prendre le pas sur le droit du travail
actuel. La loi travail prévoit notamment que des accords dit de
« préservation ou développement de l’emploi »
puissent être signés au niveau des entreprises, allongeant la
durée du travail, réduisant le salaire ou remettant en cause les
primes. Un refus équivaudra à un licenciement.
Les
licenciements : ils
sont rendus plus faciles avec le leitmotiv de la compétitivité.
Les critères permettant le licenciement économique seront
différents selon la taille des entreprises et s’apprécieront en
fonction, par exemple, de « baisses significatives des
commandes ou du chiffre d’affaire ».
La
médecine du travail : la
visite obligatoire à l’embauche et la visite biennale sont
supprimées, remplacées par une visite d’information et de
prévention.
La mise
en place du Compte personnel d’activité : mis
en place à partir de janvier 2017 pour toutes les personnes à
l’entrée de la vie professionnelle (y compris pour les
salarié-e-s du public) il comprend le compte personnel de
formation, le compte pénibilité et le compte d’engagement
citoyen. Ce nouveau livret ouvrier, auquel les employeurs/euses
auront accès est une individualisation des droits à la formation
et des rémunérations, indépendamment de toutes les conventions
collectives, rendant le ou la salarié-e responsable de son
"employabilité" et donc de ses périodes de chômage
pour le ou la rendre plus flexible en s’adaptant aux besoins du
patronat.
Et
dans l’éducation nationale ?
Cette réforme
du code du travail ne va pas toucher tout de suite les fonctionnaires
et les contractuel-le-s de droit public, mais il y a bien des
personnels de l’éducation nationale qui sont sous contrat de
droit privé de type Contrat unique d’insertion : AVS, AED,
agent-e-s de la région et du département.
Avec la
multiplication de ces contrats précaires on assiste clairement à
une généralisation des contrats de droit privé dans les
établissements.
Les personnels vont être directement
touché-e-s par cette réforme.
D’autre part,
un regard sur les précédentes « réformes » suffit
à comprendre la logique qui consiste à s’en prendre d’abord
au privé pour ensuite attaquer le public, prétextant qu’il est
privilégié. Prenons l’exemple des retraites : en 1993
rallongement de la durée de cotisation imposé aux salarié-e-s
du privé, en 1995 échec de la tentative de l’étendre au
public sous la pression de longues grèves, mais en 2003 Fillon
l’impose.
Les récentes
déclarations unanimes des politiques sur le temps de travail des
fonctionnaires annoncent d’ailleurs la couleur sur une augmentation
du temps de travail dans la fonction publique dans un avenir proche.
Face
à la répression, pas d’intimidation !
Interdictions
ciblées de manifester, entraves à l’organisation des
manifestations, contrôles policiers visant à interdire les accès
aux lieux de manifestation : comme il l’a montré au cours de
ces 6 derniers mois de lutte, le gouvernement est prêt à tout pour
faire taire la contestation.
Autoritarisme,
provocations, intimidations, répression et désinformation ont été
ses seules réponses pour discréditer en vain les travailleurs/euses
mobilisé-e-s.
Notre mobilisation est légitime. Notre
détermination reste intacte. Ce gouvernement antisocial ne nous
empêchera pas de poursuivre la lutte.
Nous appelons
l’ensemble des organisations syndicales et collectifs de lutte à
organiser la solidarité avec les manifestant-e-s réprimé-e-s.
BnF,
La Poste... des victoires qui en appellent d’autres !
Dans de nombreux
secteurs, des salarié-e-s se mobilisent et gagnent sur leurs
revendications contre la précarité, l’arrêt des suppressions de
postes, les réorganisations et l’augmentation du temps de
travail.
Ces victoires en appellent d’autres.
C’est donc
maintenant que nous devons nous mobiliser pour protéger les droits
des salarié-e-s partout. Après des décennies de régressions
sociales nous devons non seulement stopper les attaques contre nos
droits mais aussi nous battre pour le progrès social, pour une
autre société.
Plus
que jamais nous devons poursuivre et amplifier la lutte contre la loi
travail et son monde.
Le
15 septembre, les organisations syndicales CGT, FO, FSU et Solidaires
et des AG de lutte appellent à une nouvelle journée de grève
public-privé.
Dans
tous les établissements, dans toutes les écoles, dans tous les
services, soyons massivement en grève et dans les manifestations
le 15 septembre pour l’abrogation de la loi travail !